Dissolution : un an après, Emmanuel Macron peut-il à nouveau dissoudre l'Assemblée nationale ?

Dissolution : un an après, Emmanuel Macron peut-il à nouveau dissoudre l'Assemblée nationale ? Emmanuel Macron a dissous l'Assemblée nationale il y a un an jour pour jour. Il a reconnu que la situation politique était "mieux avant", alors va-t-il à nouveau dissoudre ?

La France vient de traverser une année de bouleversements politiques historiques. Le 9 juin 2024, il y a un an jour pour jour, le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire remportaient le plus de voix aux élections européennes en France, largement devant le camp présidentiel. Coup dur pour Emmanuel Macron qui a rapidement réagi dans une allocution télévisée : "J'ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote, je dissous donc ce soir l'Assemblée nationale." Une annonce inattendue qui a été à l'origine d'une année pleine de rebondissements.

Tout d'abord, la tenue de nouvelles élections législatives, qui ont donné une Assemblée encore plus divisée. Si le camp présidentiel n'avait qu'une majorité relative avant la dissolution, elle est aujourd'hui divisée en trois blocs : 182 sièges pour les élus du Nouveau Front populaire, 168 pour le camp présidentiel et 143 pour le RN et ses alliés.

Ensuite, il y a eu la démission de Gabriel Attal, alors Premier ministre, le 16 juillet. Celle-ci a été acceptée par Emmanuel Macron, qui a ensuite brandi la "trêve olympique" pour ne pas appeler un nouveau Premier ministre à former un gouvernement. Il aura fallu attendre le 5 septembre pour voir Michel Barnier arriver à Matignon.

Une surprise mal accueillie par la nouvelle Assemblée. En effet, le NFP étant arrivé en tête, il s'attendait à voir une personne de son camp à la tête du gouvernement. Le RN avait la même ambition, considérant être arrivé premier puisque, contrairement à l'alliance de gauche, il est le parti qui a réuni le plus de sièges. De plus, Michel Barnier est issu des Républicains, qui n'ont que 49 députés. Son gouvernement a été censuré le 13 décembre après avoir tenté de faire passer son budget avec un 49.3.

Vient ensuite le gouvernement Bayrou, membre de l'alliance centrale. Après une tentative de censure de la gauche, qui n'a pas été soutenue par le Rassemblement national, il est toujours en place.

Une nouvelle dissolution ?

Le président de la République ne peut pas dissoudre l'Assemblée nationale quand bon lui semble. La question d'une nouvelle dissolution n'était donc pas abordée cette année, malgré l'instabilité politique sans précédent en France. Mais voilà, il aura à nouveau le droit de le faire le 8 juillet, un an après le second tour des élections législatives anticipées. Mais même s'il en aura bientôt le droit, rien ne laisse à penser qu'il pourrait le refaire.

"Dans le secret de nos conversations, il convient que c'était mieux avant qu'après la dissolution", apprend-on dimanche 8 juin d'un proche du président à La Tribune Dimanche. Emmanuel Macron avait déjà tenu des propos laissant à penser qu'il ne dissolvait pas à nouveau l'Assemblée lors de ses vœux aux Français, à l'occasion du Nouvel an : "La dissolution a apporté, pour le moment, davantage de divisions à l'Assemblée que de solutions pour les Français. La lucidité et l'humilité commandent de reconnaître qu'à cette heure, cette décision a produit plus d'instabilité que de sérénité et j'en prends toute ma part ".

Selon toute vraisemblance, une nouvelle dissolution n'interviendrait pas avant la prochaine élection présidentielle. En effet, depuis que le mandat présidentiel est passé à 5 ans, les élections législatives suivent de quelques semaines l'élection présidentielle. Sans dissolution, les prochaines législatives interviendraient en 2029, deux ans après la présidentielle. Peu importe l'identité du prochain ou de la prochaine présidente, il semble peu probable que celui-ci, ou celle-ci, gardera l'Assemblée nationale telle quelle.