Giro 2025 : Simon Yates triomphe dans un Tour d'Italie surprenant, le classement

10:25 - Classement Final

Ci dessous le top 10 de Giro 2025 avec un Simon Yates en tête grâce notamment à une montée du colle finestre en 59'23" record absolu

1. Simon Yates (Visma Lease a Bike) 82h31sec01"
2. Isaac Del Toro (UAE Emirates) à 3'56"
3. Richard Carapaz (EF Education - Easy Post) à 4'43"
4. Derek Gee (Israel Premier Tech) à 6'23"
5. Damiano Caruso (Bahrain Victorious) à 7'32"
6. Giulio Pelizzarri (Red Bull) à 9'28"
7. Egan Bernal à 12'42"
8. Einer Augusto Rubio (Movistar) à 13'05"
9. Brandon McNulty (UAE Emirates) à 13'36"
10. Michael Storer (Tudor) à 14'27"

10:00 - Simon Yates, l'homme du destin

À 32 ans, Simon Yates a signé l’un des exploits les plus marquants de l’histoire récente du cyclisme en remportant le Giro 2025. Ce succès, bâti dans la douleur, la mémoire et la rédemption, est venu couronner une trajectoire marquée par les hauts et les bas. Car c’est précisément sur les pentes du terrible col du Finestre — là même où il avait vu ses rêves s’effondrer en 2018 face à l’épopée de Christopher Froome, que le Britannique a tout renversé. Parti le matin de la 20e étape sans grande conviction, il a réalisé une montée prodigieuse en 59'20'', battant le record historique de l’ascension et laissant ses deux rivaux, Isaac Del Toro et Richard Carapaz, impuissants.

Une tactique de maître et une solitude victorieuse

La montée du Finestre fut un chef-d’œuvre d’intelligence et de force. D’abord distancé au pied par une attaque de Carapaz, Yates est revenu calmement avant de porter trois accélérations décisives. Une fois en tête, il n’a plus jamais été revu. Derrière, la mésentente totale entre Del Toro, en rose, et Carapaz, son dauphin, a scellé leur sort : aucun des deux n’a voulu se sacrifier pour l’autre. « Nous ne voulions pas travailler ensemble », a admis Del Toro avec lucidité, tandis que Carapaz lâchait avec amertume : « Je crois que nous étions les plus forts, mais c’est le plus intelligent qui a gagné. » Ce refus de coopérer a offert à Yates une échappée royale vers la victoire.

Le poids du passé et la beauté du présent

Ce triomphe a une dimension presque mystique pour Simon Yates. « J’y pensais déjà quand la course a été annoncée. C’était un lieu spécial, fait pour le spectacle. J'avais dans un coin de ma tête l’idée d’y retourner et peut-être de refermer ce chapitre », confiait-il après l’arrivée. En 2018, il avait dominé les trois premières semaines du Giro avant de s’effondrer dans ce même col. Cette fois, il est revenu pour laver l'affront, comme un homme qui fait la paix avec son passé. À l’arrivée, les larmes ont coulé : « Je ne peux pas décrire mon émotion. J’attends ce moment depuis plusieurs années. C’est difficile de parler… C’est un conte de fées maintenant. »

Un leader discret et respecté

Habillé de son traditionnel maillot jaune et noir, sans jamais afficher la moindre touche de rose pendant trois semaines, Simon Yates a attendu le moment parfait pour surgir. Son coéquipier Wout Van Aert, précieux dans la descente du Finestre, a salué l’audace du Britannique : « Il a fait un effort si courageux, en partant de si loin… Chapeau à lui. » Le directeur sportif Marc Reef, de Visma-Lease a bike, a souligné « un plan exécuté dans les moindres détails », tandis que Mauro Gianetti, patron d’UAE Emirates, reconnaissait : « La performance, c’est celle de Yates, ce n’est pas une contre-performance des autres. »

Del Toro, le panache et les regrets

Isaac Del Toro, 21 ans, reste la grande révélation de ce Giro. Impressionnant de régularité, il a marqué les esprits avec sa deuxième place sur l'étape des chemins blancs derrière Van Aert, et une victoire de panache à Asiago lors de la 15e étape. Mais samedi, dans le Finestre, il a vu le Giro lui échapper. Malgré la défaite, il déclarait avec maturité : « Je suis déçu car je perds le général. Mais je ne peux pas être plus heureux : personne ne m’attendait là. » Le Giro 2025 aura consacré Simon Yates, mais aussi révélé un futur très grand.